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Dreux (28100)

À la Saint-Denis, on fait la foire

En 1179, Robert 1er, Comte de Dreux, édifie entre les chemins de Rieuville et de Nogent une chapelle dédiée à Saint-Denis, ainsi qu’une maison hospitalière tenue par les frères hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (proches des Templiers).

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Par Manon BROUSSEAU - Le 16 octobre 2023

En 1179, Robert 1er, Comte de Dreux, édifie entre les chemins de Rieuville et de Nogent une chapelle dédiée à Saint-Denis, ainsi qu’une maison hospitalière tenue par les frères hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (proches des Templiers).

Robert accorda à la maison hospitalière le droit de tenir une foire annuelle de trois jours autour du 9 octobre de chaque année, près de la fête de la Saint-Denis. Cette foire permettait aux Drouais, les vendanges terminées, d’effectuer leurs achats pour l’hiver, et par prélèvement de taxes, aux frères hospitaliers d’entretenir leur monastère afin d’accueillir voyageurs et pèlerins hors des murs de la ville de Dreux. La foire, dite de Saint-Denis, avait lieu sur le plateau des Rochelles. Se réunissaient alors les marchands et acheteurs de toute l’Île de France. Après le rattachement du Duché de Normandie par le roi Philippe II « Auguste », les habitants d’Outre Avre pouvaient aussi venir vendre et acheter moulte marchandises. Mais les foires aux bestiaux (moutons, vaches et chevaux) avaient la priorité.

Lors du siège de Dreux en 1421, les perfides Anglais balançaient du haut de Saint-Denis des boulets de pierre sur le château et la ville qu’ils occupèrent après reddition pendant 17 ans.

La chapelle Saint-Denis après de nombreux déboires disparut définitivement à la Révolution.

Vers 1905, mon grand-père, maçon des Établissements Rouzaud, construisant une maison à la place de la chapelle Saint-Denis, entre les rues de Rieuville et Kennedy, aurait trouvé des ossements et divers vestiges de la chapelle vite recouverts. L’archéologie préventive n’était pas reconnue à cette époque. Cette maison est toujours visible.

Après sept siècles d’existence paisible, la foire fut délogée en 1860 par le progrès technique. L’installation des voies de chemin de fer et de la gare obligea la municipalité à trouver un autre endroit pour tenir la foire séculaire. Ce fut la création de la place Saint-Gilles, future place Mésirard.

Dans les années 1950/60, la Saint-Denis était un événement Drouais important. Elle avait lieu le lundi le plus proche du 9 octobre, fête du saint. Les instituteurs libéraient l’après-midi du lundi pour permettre aux jeunes Drouais, comme moi, d’aller à la foire. La braderie des commerçants, le bagout des camelots, les différents stands des commerces non sédentaires et l’animation exceptionnelle tout autour de la grand-rue me captivaient.

Mais ce que j’aimais le plus, c’était la fête foraine place Mésirard. Les manèges, et surtout les loteries avec leur attraction vedette : dépassant d’un rideau, un visage d’homme ou de femme, maquillé, un chapeau ou des nattes en lin sur le crâne. Juste en dessous, un corps de marionnette manipulé avec des gestes brusques. La tête humaine mimait les paroles de chansons rigolotes, crachotées par un disque 45 tours. Cela me faisait hurler de rire.

Au fil des ans, la foire de la Saint-Denis a évolué, malmenée par la concurrence de nombreuses manifestations commerciales : les soldes, la foire de Dreux, l’installation de « plein sud » et des « Coralines » etc. Mais elle est toujours là, en partie excentrée vers le champ de foire et le parc des expositions qui reçoit la traditionnelle fête foraine.

Une tradition Drouaise : Beaucoup de couples se seraient rencontrés à la Saint-Denis, prélude à de nombreux mariages. Alors à vous, Bonne chance !

La 844ème Saint-Denis vient de se terminer, vive la 845ème en 2024 !

PIERLOUIM

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