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Dreux (28100)

Les Pasdeloup, musiciens drouais

Aux 17 et 18ème siècles, des familles drouaises populaires eurent, en leur sein, des célébrités nationales, entres autres les Buré et les Pasdeloup qui, d’ailleurs, connurent ensemble plusieurs alliances par mariage à Dreux. La famille Buré, représentée par des vignerons, eut dans ses membres un célèbre journaliste, Emile Buré, ami de Georges Clemenceau (revoir ma chronique du n°231 de mars dernier). Les Pasdeloup, famille d’artisans, en particulier des cordonniers et des vanniers, donnèrent naissance à une lignée de musiciens.

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Par Marine BORGET - Le 24 mai 2023

François-Vincent Pasdeloup, né à Dreux en 1788, apprit très jeune le violon. Il participa avec d’autres musiciens à l’accueil de l’Empereur Napoléon 1er lors de sa visite à Dreux en mai 1811. L’Empereur, pressé de se rendre à Cherbourg pour inspecter les travaux du port militaire, n’écouta qu’à peine les musiciens. En 1812, pour fêter l'anniversaire de la bataille d'Austerlitz et le couronnement de l'Empereur, on dansa dans la salle basse du Beffroi. Le bal fut alors conduit par le jeune François Pasdeloup, 24 ans, avec cinq musiciens. Voyant son avenir musical un peu bouché à Dreux, François émigra à Paris où il devint musicien puis chef d’orchestre du théâtre Feydeau (nom du propriétaire du théâtre sans lien avec l’auteur de vaudeville). Ce théâtre fut l’ancêtre de l’opéra-comique. François mourut à Paris en 1829, à 41 ans, son fils Jules-Étienne n’avait alors que 10 ans.

Jules-Étienne Pasdeloup vit le jour à Paris, le 18 septembre 1819. Ses premières années furent difficiles. Après la mort de son père, il étudia au Conservatoire de Paris où, à 15 ans, il obtint les premiers prix de solfège et de piano. En 1841, il devint répétiteur de solfège et de piano au Conservatoire, puis en 1855, professeur d’ensemble vocal.

En 1853 au début du second empire, il fonda la « Société des jeunes artistes » dont le but était de jouer les œuvres des jeunes compositeurs. Auber, directeur du Conservatoire, patronna la Société qui devint « la Société des jeunes artistes du Conservatoire impérial de musique ». En 1861, il louera la salle du Cirque Impérial, (actuel Cirque d’Hiver) pouvant accueillir près de quatre mille auditeurs, et pendant dix ans, il y dirigera les « Concerts populaires de musique classique », qui seront un succès à la fois public et financier. À côté des œuvres de Beethoven, Haydn, Mozart, Weber et Mendelssohn, Pasdeloup dirigera souvent en première audition les œuvres symphoniques de Saint-Saëns, Gounod, Schumann et Wagner entre autres. 

Ruiné par la guerre de 1870 et la Commune, il parvint à faire redémarrer les Concerts Populaires mais les hommes et les structures de la vie musicale française avaient changé. Pasdeloup résista difficilement à la concurrence d'Édouard Colonne et de Charles Lamoureux, qui fondèrent chacun un orchestre du même type. Ces nouvelles formations étaient mieux organisées et parvenaient à un niveau d'exécution plus élevé, tourné résolument vers la musique de leur temps. Malgré quelques créations importantes, les Concerts populaires cessèrent leurs activités en 1884. Jules Pasdeloup mourut à Fontainebleau le 13 août 1887. L'orchestre renaîtra en 1919, sous l'impulsion de Serge Sandberg, et adoptera le nom de « Concerts Pasdeloup ».

PS personnel : Le père de mon arrière-grand-père épousa, en 1846, Constance Octavie Pasdeloup et mon arrière-grand père épousa, en 1873, Joséphine Rosalie Buré, toutes deux des cousines de ces deux Drouais d’exception.  Ce qui confirme bien mes racines drouaises.

PIERLOUIM - À bientôt si Dreux le veut bien !

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