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Dreux (28100)

Les Almanachs drouais de la Belle Époque - 1

Depuis toujours les hommes eurent besoin de se situer dans le temps et dans l'univers. Ils utilisèrent pendant des siècles des almanachs comportant un calendrier des grandes dates de l’année, les fêtes religieuses, les phases de la lune ou la durée des jours.

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Par Manon BROUSSEAU - Le 27 novembre 2023

 Ils aidaient par des proverbes populaires à prévoir le temps à venir. Ces almanachs étaient traditionnellement diffusés par des colporteurs allant de village en village. Au 19e siècle, les almanachs s’étoffèrent. Ils devinrent pour la plupart un numéro exceptionnel annuel d’un journal. À Dreux dans les années 1900, plusieurs almanachs étaient édités comme le Messager drouais, l’Almanach drouais et surtout le Rotrou, émanation du Journal de Dreux. Les almanachs reprenaient dans une première partie un contenu national comme une éphéméride de l’année écoulée, des divertissements, des nouvelles et des dessins humoristiques. À cela, était rajouté en fin de l’almanach, un cahier spécial consacré à Dreux et sa région.

Feuilletons ensemble l’almanach « Rotrou » de 1907

La partie nationale : dans la revue de l’année précédente, on y apprend que le nouveau président de la République, succédant à Émile Loubet, se nomme Armand Fallières et, par des illustrations en couleur, les événements majeurs de 1906 comme la catastrophe de Courrières qui fit plus de mille victimes chez les mineurs, le tremblement de terre de San Francisco, l’attentat manqué contre le roi d’Espagne, etc.

Plusieurs pages sont consacrées à la nouvelle loi militaire, dite loi Berteaux, supprimant le tirage au sort. Désormais tous les hommes peuvent être appelés pendant deux ans, pour un service personnel, égal et obligatoire. En 1907, la douloureuse défaite de la guerre franco-prussienne de 1870-71, le désir de revanche et la reconquête de l’Alsace-Lorraine sont présents dans tous les esprits. Un article est consacré à Notre Armée, emplacement des troupes. Dans la liste des régiments, on apprend que le 101e régiment d’infanterie de ligne est caserné à Dreux, alors considérée comme une ville de garnison.

Parmi plusieurs histoires complètes de quelques pages, figurent en bonne place Les fiançailles de Marguerite, une idylle dans une Alsace idéalisée sous le joug de l’empire germanique.

La lecture de la partie consacrée à Dreux est pleine de renseignements sur la vie de la population drouaise en 1907. Sont ainsi présentés les noms du sous- préfet, du député, des maires de Dreux et de différentes communes du canton. Maurice Viollette est député et conseiller général d’Eure-et- Loir, Alphonse Barre, maire de Dreux (M. Viollette le sera en 1908). Le canton de Dreux en 1907 a une population de 17 146 habitants. 

Puis sont détaillés tous les services administratifs, avec les noms des fonctionnaires et les heures d’ouverture : bureaux de la mairie, de la recette municipale, du commissariat de police, gardes champêtres, des bureaux d’octroi, de l’instruction publique, du collège Rotrou, l’école communale des garçons (rue Godeau) et l’école communale des filles (place Saint Gilles Mésirard). Y figurent également le tribunal de première instance, de commerce et justice de paix, l’église Saint-Pierre, la chapelle Saint-Louis et le monastère de la visitation, etc.

La partie des renseignements pratiques se termine par une liste des principaux habitants de Dreux, des villages de l’arrondissement ainsi que de la cinquantaine de Drouais possédant le téléphone. C’est ainsi que certains Drouais d’aujourd’hui pourraient y retrouver le nom de leurs ancêtres. Nous verrons les « Réclames » des commerçants drouais dans quinze jours.

PIERLOUIM

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